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Il faut savoir se retirer...
--> ou saluer le public et descendre de la scène...

Je vous avez promis des mots difficiles à trouver... les voici:

La colaboration entre Joueb.com et Ezekiel Rosario s'arrête aujourd'hui... Je vais poursuivre la rédaction du Journal d'Ezekiel mais plus aucune page ne sera mise en ligne ici. Ce Journal n'a pas éveillé la curiosité des gens de Joueb, ou devrais-je dire pas assez par rapport à mes attentes de départ. Je ne veux surtout pas vexer ceux qui me lisaient, mais il est vrai que je n'ai pas reçu de message exprimant la curiosité, l'impatience ou même le questionnement... Ce n'est absolument pas un reproche, juste un regret personnel.

Les mois passés auprès de vous on étés très agréable... Agréable...? formidable serait plus juste... J'ai rencontré des personnes que j'estime beaucoup et c'est avec beaucoup de regrets que je pars de cette magnifique communauté qu'est Joueb.com...

Maintenant, c'est l'heure des dédicaces...

A Songe...

Toi, le premier que j'ai lu... celui que j'ai le plus souvent lu... celui que j'ai lu avec le plus d'intêret... Je tenais à te rendre un hommage ici même. Tu as une écriture des plus clairvoyante, réfléchie et éprouvée. J'ai tiré de tes textes de nombreux enseignements et mêmes des orientations de pensées impraticables jusqu'alors... Par ton biais, j'ai rencontré quelques personnes admirables, et ton "entourage" est à l'image de ton accessibilité. Merci pour tout, les mots, la présence, les idées... Nous nous reverrons...

A Vendredi...

Ma première lectrice... tu as été primordiale dans la rédaction du Journal... ta présence, tes blablas, ton dévouement on étés les moteurs de ma motivation. Merci pour cela. Et que tout ceux qui ont aimés lire mes textes se disent ceci: Sans Vendredi, le Journal n'aurait pas dépassé les 4 pages... Merci...

A Miss Draiggy...

Mon électro-choc... à chaque fois que je me sentais un peu lassé, ennuyé, agacé de la vie, je venais te lire et mon sourire naissait de suite sur mon visage. Tu as réveillé en moi quelquechose de mort... ma passion. Oui car à trop écrire je me suis perdu dans le passé, la pensée et les questions. Mon cerveau faisait vivre mon corps, et j'ai oublié que ce n'était pas lui qui devait le faire, mais plutôt mon coeur, mon sang... J'ai eu beaucoup de petits délires avec toi ma chéwwwwie et je te suis très reconnaissant de tout cela, merci de ne pas avoir confondu mon amitié pour toi avec une "tentative d'approche". Je suis heureux de t'avoir eu pour amie. Gros BzzouxXx de ton Doc Love...

A Shadedly...

Alors toi ma chère Sarah... je tenais à te dire merci pour... ce que tu es. Tes mots m'ont transportés loin et haut, même quand la vie pesait sur mes épaules de tout son poids... Si un jour tu change de pseudo, je te conseille "sensualité", car c'est le mot que j'emploierais si je devais te "résumer". Merci pour tes écrits donc, et merci de tes acceuils toujours chaleureux...

A Phérine...

Toi tu ne liras probablement pas ce texte car depuis ton "déménagement" de Joueb, tu ne dois plus voir beaucoup de nos textes. N'empêche que j'écris quand même cette dédicace pour que les indiscrets qui la liraient voient bien quelle Fée tu es... Ta douceur chaleureuse comme une brise un après-midi printanier, ta sensiblité brillante et fragile comme le plus pur des cristals, ta sagesse forgée au grès des souffrances et de l'impermanence... Tu es une femme exceptionelle qu'il m'aurait plu de rencontrer. Ne change rien à ce que tu es... je te vois, je vois pourquoi tu fais tout ça, et c'est pour ça que je t'apprécie tellement. Bonne route à toi petite fée, je te laisse ce petit sachet de poussières d'étoiles pour que tu ne te perdes pas dans la vie. Merci à Severine de m'avoir montré sa facette Phérinesque... j'ai adoré.

A Morgane...

Tu es à l'image de tes pages joueb rose bonbon... A-DO-RABLE... te rencontrer a été un réel plaisir. Et te lire m'a beaucoup plu. Je te souhaite bonne chance pour atteindre tes rêves, n'y renonce jamais...

A Barjac...

Si il est vrai qu'on a tous au moins un sosie sur cette terre, lire tes écrits m'a fait penser qu'il y a peut-être aussi un jumeau d'esprit pour chacun de nous... Tes textes m'ont passionnés... Et même si tu t'excuses de leur longueur, cela ne m'a JAMAIS empêché de les lire de bout en bout avec grand intêret... Merci pour tes lumières, en particulier ta théorie sur l'amour qui m'a passionné.

A Els...

Tes mots sont incomparables dans le monde de Joueb... Ici j'ai lu du drôle, du dépressif, du révolté, du joyeux, du suicidaire, de l'euphorique, du rêve et... du Els... Tu es à part. Nous n'avons pas eu le temps nécessaire pour faire germer nos affinités, et peut-être trop exagéré sur nos "désaccords" mais ce que je retiens c'est que tu as un coeur dans lequel il fait bon vivre et que j'ai été ravi de te connaître...

A Biskote...

Toi tu es la plus récente de mes connaissances... on a donc pas vraiment de "vécu" toi et moi mais ça ne va pas m'empêcher de te dire que j'ai beaucoup aimé tes mots... Te lire a été très plaisant pour moi et j'espère que tu va continuer à écrire encore et encore, parce que c'est beau. Merci pour ta chaleur et ton dynamisme...

A Torcida...

et oui, je fais une dédicace à quelqu'un qui ne me connait même pas... Je voulais dire que si je regrette de ne pas avoir eu le temps de connaître une personne, c'est toi Torcida. Tes écrits m'ont fait croire que nous étions très bien équipés pour devennir de bons amis, mais le temps qui m'a fuit ces deux derniers mois m'ont empêchés de vérifier. En tout cas continues d'écrire comme tu le fait pour le plus grand bonheur de ceux qui continueront à lire sur Joueb.com... Au Revoir, avant même de t'avoir dit bonjour...

...

Voilà, tout est dit. Je vous embrasse tous (d'une façon personalisée pour chacun, à vous de voir puisque moi je ne risque rien derrière mon écran...) Bonne continuation à vous tous et merci de votre acceuil, vos mots et tout le reste qui me fais dire que Joueb est l'une des meilleures communautés du monde...

...

Au revoir...

.....xox.....Kentin alias Ezekiel.....xOx.....

Ecrit par Kentin Newborn, le Vendredi 11 Juin 2004, 20:44 dans la rubrique Journal d'Ezekiel Rosario.

Commentaires :

brigetjones30
brigetjones30
11-06-04 à 21:03

Non mais et MOI!!!!

Tu es dans mes liens mon tit vampir!!!Dans un des jouebs les plus lus!!!!Bon, bon, je ti pardonne....dans la foulé, hein? Tu vas me manquer je t'aimais bien, un chouette joueb qui disparaît...Mais why, why, ce sont toujours les meilleurs qui partent? Snifffff......LAL LE MEC!

briget qui ti dis de rester....encore un peu!


 
Ezekiel
Ezekiel
13-06-04 à 13:28

Re: Non mais et MOI!!!!

Merci de me témoigner tant de sympathie mademoiselle Briget... Et sache que ton joueb fait partie de ceux que je viendrais lire à chacun de mes passages ici. En ce qui concerne le lien que tu as mis sur mon journal, tu peux le laisser car mes pages n'ont rien d'un joueb "d'actualité" où les gens viennent lire des nouvelles fraiches. Non. Ce joueb habrite des textes qui n'ont pas de répères dans le temps et je pense qu'il est intéressant de le laisser accessible.

Je vais te dire quelquechose avec franchise: je n'ai pas mis de dédicace te concernant, et ce n'est pas un oubli de ma part... je pensais que nous n'avions pas assez d'affinités pour t'écrire personnelement, surtout que je te connais très peu... Mais je t'avoue qu'après avoir lu ton commentaire, je m'en suis voulu de t'avoir "zappé". Ce que tu as dit sur mes pages était très gentil, et cela me fait beaucoup réfléchir sur ma décision. Je ne pense pas revennir sur ma décision mais tu as une influence certaine sur la finalité de mon choix.

Dans tout les cas, je ne disparais pas de ton monde. Je serais quoiqu'il arrive toujours prêt à déposer des blablas et des coms chez les gens tels que toi.

Bonne chance pour la suite, je sais que c'est pas toujours facile de faire face à certaines personnes qui veulent te démolir mais sache qu'Ezekiel le vampire rôdera toujours dans le coin pour faire fuir ces idiots... Je t'embrasse gentilment.

..:..:..:..Kentin..:..:..:..


 
brigetjones30
brigetjones30
13-06-04 à 13:38

Re: Re: Non mais et MOI!!!!

Merci tit Vampire!!!! Mais tu sais, je ne t'enlève pas de mes liens!!! Je n'ai jamais enlevé SEVEN, non plus, je ne sais si tu l'as connu...Effectivement je trouve certains de tes écritures superbe et a garder...en dehors du fait que tu es adorable!Mec! Big bisous et bonne route!

briget belle et compréhensive!:)LAL!


 
Vendredi
Vendredi
12-06-04 à 04:11

Très touchée par ton message personnel (à la suite de ton annonce), je viens de t'envoyer un courriel.
Je t'embrasse !
***
Vendredi

 
Ezekiel
Ezekiel
13-06-04 à 13:33

Re:

Tu n'as pas à me remercier tu sais... Ce n'est pas un effort pour moi de dire ce que je pense de vous tous. Et c'est encore plus facile pour moi parce que je ne dois rien inventer ou exagérer, vous êtes tels que je l'ai dit.

J'ai lu ton courrier. J'y répondrais dans le courrant de la semaine. En attendant je t'embrasse et te dis à bientôt quoiqu'il advienne.

-_-_-_-_-Kentin-_-_-_-_- 


 
BarJaC
BarJaC
12-06-04 à 09:57

Quand la chauve-souris prend son vol...

Mon cher Ezekiel,

J’attendais ce dernier post de ta part non sans une certaine impatience. Tu m’avais fait part de ton désir de t’en aller, et je savais que ton mail d’au revoir serait l’occasion de faire un bilan nécessaire. L’occasion aussi, pour nous, d’intervenir dans ce bilan et de te témoigner nos points de vue, qui peut-être pourront t’aider à confirmer ton choix, ou au contraire à rester parmi nous encore un peu. Je m’attèle donc à la tâche, et puisque ce commentaire pourrait être un des derniers, je m’y appliquerai comme se doit.

Tu me fais ton « jumeau d’esprit », et je ne peux nier qu'il y a de cela. Nous divergeons sans doute (heureusement pour toi ;)) sur certains points, mais je dois avouer avoir fait ce même constat qu’en toi j’ai pu trouver, au cours de rares mais enrichissantes conversations, un camarade d’opinion sur le terrain de l’amour. Nous partageons, c’est indéniable, une conception de l’amour très proche, une admiration fascinée pour la Femme dont nous suffisamment parlé pour que je n’y revienne pas. J’ai eu du plaisir à te lire, à trouver dans tes commentaires, un écho à ma pensée. Et, si j’ai pu t’apporter mes « lumières », sache que tu as aussi contribué à m'aider à mieux comprendre certaines choses. Je te dois notamment d’avoir fait le jour sur cette réalité qui m’échappait et dont la révélation m’a causé beaucoup de joie, par le vide qu'elle a rempli : tu as dit, avec beaucoup de raison, que bien souvent les filles jolies ne pouvaient répondre à un amour passionné parce qu’il faut, pour en comprendre la valeur, avoir souffert d'en avoir été privé. Hors, il est certain que bien des belles n’ont le plus souvent pas connu les affres de l’attente, de la soif d’aimer, puisqu’il leur aura suffit, pour conquérir, d’être. Qu’elles croisent notre chemin, et nous voilà esclaves de leurs beaux yeux sans rien connaître d’elles. Je doute qu’une fille à succès ait jamais souffert comme le poète maladroit et dévoré peut souffrir. Et cette souffrance ignorée est un obstacle à l’amour tel que nous le concevons. Nous ne vivons l’amour avec tant de force que parce que nous en connaissons le prix, que nous en avons connu la privation. Il est certain qu’aimer, à notre manière, ce n’est pas seulement aimer au présent, mais c’est aussi rattraper le passé. Nous buvons à la source comme des hommes venant de traverser le désert. Celles qui ont toujours eu cette fontaine à portée de gobelet n’y donnent pas la même valeur que celui qui en a été privé pendant des mois, des années, et n’a cessé d’en rêver depuis le jour où il s’en est éloigné. Je ne développe pas plus ; il me faudrait introduire d’autre notions qui sortent du cadre de ce commentaire (notamment celle de la dualité du désir masculin, sur laquelle je reviendrai dans un post quand j’aurai le temps et le courage, et que tu trouveras, je l'espère, intéressante). Pour m’avoir ouvert les yeux à ce sujet, pour avoir fourni une réponse à une interrogation question demeurée si longtemps en suspens, je te remercie.

J’ai parlé de l’amour, de désir inassouvi, et cela m’amène tout naturellement à la question de l’attente. Tu exprimes un regret de n’avoir pas rencontré, avec ton joueb, le succès escompté. Et c’est là une chose que je comprends aisément, pour avoir traversé une période similaire. J’avais 21 ans, ton âge exactement, quand j’ai découvert qu’on pouvait, via le net, entrer en contact avec des gens, des tas de gens, et ce avec une facilité insoupçonnée. La première fois que j’ai « mis les pieds » sur un chat, je suis resté des heures à discuter avec une jeune fille rencontrée là par hasard, et il ne fallut pas longtemps pour que le jeu cède la place à une tendresse beaucoup plus sérieuse, échappant malheureusement à tout contrôle. Ce n’était que le premier d’une longue série d’amours virtuels, que j’aurai tout le loisir de raconter dans un article que je prépare sur l’amour en ligne. Depuis, j’ai fait du chemin, et je sais avec certitude que les sentiments et le net ne sont pas faits pour s’accorder (l’amitié, par contre, y est possible. A titre d’explication succincte, disons simplement que l’amour s’apparente pour beaucoup au plaisir de recevoir, tandis que l’amitié se rapproche de celui de donner. J’expliquerai plus en détails dans mon article). Si je te dis cela, c’est parce que j’ai traversé toute une période où j’écrivais à des inconnues, enrageant de leurs réponses trop courtes, trop espacées, parfois même tout bonnement absentes. J’ai mis en place des pages web, sur lesquelles j’ai dépensé beaucoup d’énergie dans l’espoir d’attirer l’amour. Le web était si vaste, je pouvais m’y livrer en toute confiance, il me semblait fait pour y trouver l'âme soeur. J’en ris aujourd’hui, tant je réalise combien je fus naïf, mais j’en ai pleuré plus d’une fois à l’époque. Tantôt de rage, tantôt d’amour, tantôt d’impatience.

Aujourd’hui, je pense pouvoir affirmer que j’ai mûri. Je n’écris plus dans l’espoir d’en tirer quoi que ce soit. J’écris pour moi, et je suis heureux lorsque des gens se retrouvent dans ce que je dis. Il est une autre vérité, que je dois justement à une fille que j’ai aimée, si tant est que l’on peut appeler amour cette sorte d’attachement passionné qui se nourrit des rêves et des mots fous que la sécurité d’Internet seule autorise. Mais c’est une vérité à laquelle je n’ai cessé de me raccrocher depuis que je l’ai faite mienne : ne reste pas à côté du téléphone dans l’espoir qu’elle appelle. Va, vie ta vie sans y penser, et si le téléphone sonne, tu le décrocheras toujours à temps. Il vaut mieux être agréablement surpris que désagréablement déçu. C’est une philosophie bien commune, il est vrai. Mais j’étais loin à l’époque de mesurer combien l’espoir peut se faire l’ennemi du bonheur. Tu as peut-être cherché le succès, comme j'ai cherché l’amour (par succès, je suppose que tu n'entendais pas la gloire, mais plutôt la reconnaissance). Ma peine fut à la mesure de ma confiance : immense. Le succès est comme l’amour. Il attend bien souvent qu’on lui tourne le dos pour se manifester. Et, quand il pointe le bout de son nez, il faut lui laisser le temps. On ne construit pas son cercle d’abonnés en si peu de temps. L’écrivain qui connaît le succès dés son premier ouvrage est une chose qui relève du miracle dans le domaine de la littérature. Ne serait-ce que parce que l’écriture est comme toute discipline : elle s’apprend. On n’écrit pas un grand roman au balbutiement de son art. Quel que soit l’objectif recherché, je n’en connais pas un qui se puisse atteindre sans persévérance. Il faut, avant d’être grand, être petit, puis moyen. Si l’on devient grand un jour, c’est uniquement parce qu’on a construit jusque là l’édifice qui nous permet de nous élever. Bien sûr, il est frustrant d’avoir dans la tête le rêve d’un homme en haut de sa pyramide, et devant soi une simple carrière de pierres qu’il faudra extraire, tailler, transporter, poser sur les autres... Tout est question de persévérance, c’est-à-dire d’enthousiasme et de temps. Je crois même, pour ma part, que trop se concentrer sur l’objectif peut être un obstacle à sa réussite. Celui qui ne voit que son rêve ne tire de la réalité qu’un sentiment d’impuissance et de rage. Il faut, je crois, non pas oublier son but — on se perdrait alors — mais le mettre un peu en retrait, de manière à trouver dans le chemin à parcourir une source de joie qui entretienne notre foi. Ni Zola, ni Hugo, je pense, n’ont cherché la reconnaissance, le succès. Oh, ils y pensaient sans doute, comme d’un objectif que l’on garde dans un coin de sa tête. Mais leur motivation première pour écrire qui sa série des Rougon, qui Les Misérables, était j’en suis certain le plaisir d’écrire, plaisir qui seul pouvait les maintenir en mouvement. La gloire est venue par la suite, sans doute lorsqu’ils n’y croyaient plus vraiment.

Alors dis-toi deux choses. D’une part, qu’il te faut persévérer, continuer d’écrire, quel que soit l’objectif que tu comptes atteindre par ce moyen (qu’il s’agisse de trouver l’amour, le succès, ou même de devenir écrivain). D’autre part, qu’il te faut laisser cet objectif légèrement en retrait. Je sais que mon blog perdurera tant que j’aurai le temps de m’y consacrer, parce que ma motivation ne dépend de rien d’autre que moi. En particulier, elle ne dépend nullement du succès qu’il peut ou non avoir. Il m’arrive d’être content d’un texte, qui ne déclenchera pas le moindre commentaire. Cela n’ôte rien à ma satisfaction, puisque je ne la conditionne pas sur la réaction de la communauté. Cela rejoint ce que je disais plus haut à propos de l’amour et de l’amitié. J’écris pour le plaisir de donner, c’est-à-dire de proposer des textes, une vision du monde, à qui voudra bien la lire. Mon bonheur se situe dans l’acte d’écrire et de mettre en ligne. Je ne le place pas en aval, dans les commentaires du public. Le bonheur est trop précieux pour que je le mette entre les mains de l’Incertain (et le succès dépend souvent bien plus du public que de l'auteur). La différence majeure entre la joie de recevoir et celle de donner, l’écriture pour la reconnaissance et l’écriture pour le plaisir, est que les premières sont incertaines, dépendent d’une personne extérieure, tandis que les secondes sont acquises, ne dépendent que de nous. On peut refuser de donner (empêcher de recevoir), mais je n’ai jamais vu personne refuser de recevoir (empêcher de donner).

Maintenant, je t’avouerai n’avoir pas été un lecteur très assidu des aventures du vampire. L’histoire m’est apparue trop détachée de son auteur. J’ai par contre beaucoup apprécié tous les textes que tu as regroupés dans la rubrique « ce que je suis », et regretté que tu en aies écrit si peu. L’histoire que ceux-là racontaient était, à mes yeux, incroyablement plus passionnante, parce que plus personnelle, plus réelle, plus directe. L’aventure de se plonger dans le corps et l’âme d’une personne, par une porte ouverte sur le sentiment, sans autre mise en scène que celle qu'impose malgré nous la douleur, voilà une chose que je trouve fantastique. Pardonne-moi ce point de vue qui te fera peut-être de la peine. Si j’ai boudé l’Ezekiel personnage, c’était pour mieux aimer l’Ezekiel auteur, l’Ezekiel homme. Si j’ai préféré tes textes les plus courts, les plus rares, c’est parce qu’ils étaient aussi les plus vrais, les plus violents, les plus amers. Je m’y suis reconnu, reconnu dans ce type qui attend à l’entrée du bal une cavalière qui ne vient pas, reconnu dans ce type qui, dans l’ombre du couple dont il est exclu, joue un drame silencieux ô combien plus touchant que celui des acteurs principaux, je me suis reconnu dans cet anti-héros humain et réel comme je n’aurais jamais pu me reconnaître dans le vampire fictif. J’espérais d’autres textes de cette veine ; tu as préféré leur conserver un caractère exceptionnel.

Je n’ai pas grand-chose de plus à te dire. Sinon de ne pas baisser les bras. L’aventure du vampire ne correspondait pas à mes attentes. Le fantastique n’est pas mon dada ; je préfère l’homme, l’homme dans tout ce qu’il a de terrestre, justement, l’homme écrasé, l’homme déchiré, l’homme impuissant, faible, prisonnier de sa condition, l’homme dans toute sa misérable réalité. Celui-là me fascine. J’aime les romans où les gentils perdent, où les amours échouent, où l’homme est présenté sous le jour passionnant de sa finitude, où il n’est qu’une souris courant dans une cage qui se resserre sans cesse un peu plus à mesure que la mort se rapproche. J’aime l’homme quand il souffre, quand il aime sans oser le dire, quand son rêve est une de ces fleurs qui poussent nombreuses sur la terre fertile des cimetières. Cet homme-là, je l’ai retrouvé dans ces écrits plus personnels que tu as proposés. Et il m’a beaucoup plus.

Je ne pense pas que mes paroles te feront changer d’avis. A vrai dire, cela n’est pas mon objectif. Je te souhaite de prendre une décision qui soit en accord avec ce que tu cherches. J’espère, au fond de moi, que tu resteras encore un peu. Mais en disant cela, ce n’est pas ton bonheur que je cherche, c’est le mien. Alors va, va si tu penses que c’est mieux ainsi. Tu me manqueras, tu nous manqueras à tous ici. Tu faisais partie de la communauté, à laquelle tu as beaucoup donné. Sache qu’elle t’en est reconnaissante, et que ce n’est pas parce que tu pars aujourd’hui qu’elle te fermera sa porte demain. Si tu souhaites un jour revenir, ce sera pour ma part avec joie que j’accueillerai ton retour. Je regrette sincèrement de n’avoir pas pu, ou peut-être pas su, t’apporter cette reconnaissance que tu semblais rechercher. Et j’espère que tu passeras encore de temps en temps, que tu n’hésiteras pas si le coeur t’en dit à revenir m’apporter ton point de vue sur les questions que j’aborde, comme tu l’as fait par le passé. C’est un honneur pour moi que tu aies apprécié certains de mes textes ; tu sais que je me suis reconnu dans certains des tiens.

Voilà, il est temps de te dire au revoir. Je te salue bien bas, Ezekiel, en ami respecté, et je fais un voeu pour ton départ : que peu de temps s’écoule avant que ta route croise enfin celle de la retardatrice du bal, et que tu connaisses alors avec elle le seul succès qui vale vraiment quelque chose, celui qui oppose au vacarme des cris et des applaudissements la caresse de son silence, au nombre de la foule l’unicité de ses sentiments, à l’anonymat des admirateurs sa présence familière et authentique, à la publicité des médias l’intimité d’une chambre, aux lumières vives des projecteurs la pénombre d’un coin de soir, à l’entrée dans l’histoire des hommes celle dans l’histoire d’une femme.

A toi, Ezekiel.

Ton ami qui a peine à te perdre.

 
Ezekiel
Ezekiel
22-07-04 à 19:10

Re: Quand la chauve-souris prend son vol...

Plus d'un mois après ton intervention, je te livre ma réponse...

J'avais besoin de temps, ne serait-ce que pour donner du poids à mes mots, de la solidité à mes idées et sentiments. Ton commentaire à renforcé une de mes opinions: nous sommes vraiment proche d'esprit et je sais maintenant que ce n'est pas une conviction de l'instant mais bien une certitude éprouvée par le temps. Ton récit sur tes débuts d'internaute attendant l'écho à son besoin démesuré d'interet exterieur, je m'y suis pleinement retrouvé.

J'ai maintenant complètement assumé mon erreur: je n'aurais pas dû baser mon bonheur sur les réactions des autres. J'ai toujours ce besoin et il est toujours aussi fort mais maintenant je parviens à le taire pour mieux en apprécier la valeure quand le moment viendra de lui même, sans solicitation. Je pense que ma "carrière" sur Joueb n'est pas achevée (et ça c'est un mini scoop que tu garderas pour toi et toi seul) mais l'aventure d'Ezekiel est belle et bien terminée. Je vais certainement revenir mais sous un autre pseudo pour écrire mes textes "Ce que je suis" et les marrier de réflexions et autres anecdotes... Le Journal d'Ezekiel ne s'est garni d'aucune page depuis mon départ, mais je pense en reprendre la rédaction dans quelques temps sans le mettre en ligne cette fois, un projet personnel en somme. Par contre je voudrais éclaircir un point à ce sujet: je n'ai pas une ambition démesurée en ce qui concerne le Journal d'Ezekiel. Je veux rester réaliste et ne pas rêver trop haut, le succès étant l'exemple parfait du bonheur basé sur autrui (merci d'avoir introduit cette notion). Le Journal restera un espoir ettouffé mais vivant.

Pour ce qui est de la retardatrice du bal, elle n'est toujours pas venue mais je n'en fais plus une impatience douloureuse et obsessionelle. Je sais qui je suis, ce que je veux et je sais que demander quelquechose à grand cri est le meilleur moyen de ne pas l'avoir... Quand le moment viendra, je serais présent et en pleine possession de mes moyens.

Merci pour les compliments qui ont émaillés ton commentaire, tu sais ce que je pense en retour de tes écrits et tu aura bien l'occasion de le savoir encore puisque me voilà revennu à la maison.

Enfin chez soi...

Ezekiel


 
WeepingWillow
WeepingWillow
01-10-04 à 16:14

Re: Quand la chauve-souris prend son vol...

Comme disait l'autre, on arrive toujours trop tard, semble-t-il. C'est à la fois fascinant et rageant de se reconnaître à ce point en d'autres personnes. Double postulation du genre "Ciel, des âmes soeurs!" et "M...! Je croyais être un modèle unique!" Quoi qu'il en soit, quelle justesse sur les jolies filles (je vous parle en tant qu'ancienne moche, amoureuse transie forcée au silence!), ce qui vaut aussi pour les beaux garçons, tout comme l'absence ou l'indigence navrante des réponses de nos "muses"... (Quand ce n'est pas avec des kikoooo! des lol et compagnie!)

Bref, au plaisir, j'espère (j'avais moi aussi entamé une histoire interactive de vampires sur un autre site, qui a viré au grotesque lamentable... Il y a donc des fins pires que la votre, Ezechiel!)

WW


 
biskote
biskote
12-06-04 à 18:16


 
biskote
biskote
12-06-04 à 18:42

sniff...

Il est vrai que moi non plus je ne te connaissais pas encore beaucoup, car je suis encore une des petites nouvelles de joueb...
Mais ton accueil, ta présence, ta gentillesse,... et tout le reste me manqueront...
Merci encore pour ces petits compliments et surtout pour cette jolie dédicace,...
J'espère que ton nouveau blog sera aussi bien que celui la et que tu apporteras beaucoup de chose à tes nouvelles connaissances...
Et j'espère aussi que lorsque que tu auras créé ton nouveau blog tu me laisseras un petit BLa-Bla avec ta nouvelle adresse (si tu ne le fais pas je pense que je pourrai parcourir l'ensemble des blog du net pour te retrouver, toi et tes merveilleux articles !)
J'espère donc avoir des nouvelles de toi même si ce n'est pas souvent... mais j'aimerai vraiment garder contact avec toi et pourvoir apprendre à te connaître (car pour le moment je n'ai pas l'impression de te connaître beaucoup, à mon grand désespoir ).
J'espère aussi que tu continueras à écrire des articles comme tu sais si bien le faire ,c'est agréable de lire quelqu'un qui écrit entre les lignes... il faut essayé de comprendre ce que tu veux dire...
Je pense que tu vas beaucoup me manquer car tu me donnais (sans le savoir) une certaine inspiration, une envie d'écrire, une envie d'avoir un joueb plein de choses merveilleuses, comme le tien, avoir le "pouvoir" de redonner le sourire aux gens sans le vouloir, ou plutôt sans le faire exprès, juste en écrivant ce que tu ressens...
J'aimerai savoir écrire comme toi... avoir cette faciliter à assembler les lettres, puis les mots, les phrases, les paragraphes, puis les articles, et enfin les pages. Je dis enfin mais apparemment maintenant tu vois plus grand, tu vas collectionner les blogs...
Enfin j'espère que ce nouveau "départ" te donnera encore plus d'inspiration...

Pour récapituler en bref, JE VEUX AVOIR DE TES NOUVELLES...SVP...
Je crois que si tu disparaissais définitivement de mon blog, je n'aurai plus la même envie d'écrire... alors j'espère vraiment avoir de tes nouvelles (je sais que ça fais au moins 4 fois que je le dis...)

Bon é bien je te fais pleins d'énormes bisous...
Bonne continuation

J'espère à bientôt (et de 5 fois...)

Margotte la biskote*

 
Ezekiel
Ezekiel
22-07-04 à 19:19

Re: sniff...

Chère M...

Plus d'un mois s'est écoulé depuis nos derniers mots communs, et ceci tient en une seule et simple raison: tu m'avais mal compris lors de mon "au revoir", je ne comptais pas ouvrir un autre blog mais bel et bien arrêter l'aventure. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait et je ne le regrette pas. Mais je suis toujours dans les parages et il suffit que tu me cherche cinq minutes pour que je sois à la porte de ton blog... comme promis à mes amis de Joueb, je rôde dans les parages...

Merci pour toutes les belles choses que tu m'a dites, je n'ai pas souvent l'occasion de lire cela et c'est d'autant plus agréable lorsque cela arrive. J'espère que tu te porte bien depuis mon départ, et que la vie t'a réservée quelques surprises plus ou moins grandes, plus ou moins bonnes. Personnelement je vais bien depuis un long moment maintenant. Et oui... qui l'eut cru: le Grand Dépressif de la vie a prit sa retraite.

Tu auras donc compris que je suis là si tu veux, je te salue et t'embrasse avant que l'on se "revoit".

BzzouxXx


 
pherine1
pherine1
13-06-04 à 14:05

détrompe toi! je lis toujours joueb et les autres blogs! Je comprends ton départ et je répondrais avec plaisir à ton mail. Qui sait? Peut etre sera t on amené à se rencontrer!

Je t'apprécie tout autant ezé!

Je garde mes mots pour le mail.

Je t'embrasse fort

S.


 
Anonyme
09-03-05 à 09:52

Re:

Houlalallalala

Je viens de tomber sur ton article, 9 mois plus tard. Je te remercie, tes mots m'ont touché, je suis trés flattée  (et aussi amusée par le commentaire de Briget à la suite)

Bonne continuation!


 
Anonyme
09-03-05 à 09:52

Re: Re:

ct Torcida