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Journal du Vampire Ezekiel Rosario
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Je fus réveillé par un rayon de soleil et je ne tardais pas à sortir de ma chambre pour me préparer au retour de mon père. Je préparais le petit déjeuner de ma mère, tout excité de la journée qui se profilait. Je ne l’avais que très rarement fait auparavant, une dizaine de fois peut-être dans ma vie d’enfant pas très serviable. Je suppose que quelque part ma mère devait sentir ce manque d’attention que je témoignais aux membres de ma famille. Non pas que j’eusse été mauvais avec eux, non, je leur ai toujours montré respect et n’ai jamais rien fait contre eux. Mais il est vrai que je ne rendais service qu’à mes amis, et la raison m’est inconnue aujourd’hui encore. J’ai toujours eu un penchant pour la vie sociale, au dépends d’une vie familiale. Je considère que notre valeur au sein d’une famille est toujours placée trop haut, et je préfère obtenir ma vraie valeur dans une société qui ne pratique aucun favoritisme.

Ma mère était assise dans son lit, le regard perdu dans le vide ou plutôt sur le parquet qui semblait être passionnant à ses yeux. Je compris rapidement que cela été dû à ce que l’inconnu lui avait dit la veille et que son esprit sous le choc affrontait une vague de problèmes pour laquelle aucune protection n’existe. Ca vous ait déjà arrivé de traverser la rue sans regarder, en espérant simplement que rien ne vienne vous percuter ? Vous voyez, ce sentiment que vous ressentez alors, mélange d’insouciance, de liberté et de crainte dissimulée. C’est cela qui hantait la tête de ma mère à ce moment précis. Elle ne savait pas du tout ce qui l’attendait, simplement, elle allait continuer d’avancer jusqu’à ce que quelque chose décide de son sort pour elle. La vie… le hasard… le destin… Dieu… Appelez comme vous voudrez cette force qui agit sur la vie des gens, ma mère l’appelait le destin. Quant à moi, je croyais à l’époque que c’était Dieu, mon existence m’a fait changer d’avis. Mais pourquoi ma mère était elle si abattue ? Mon père rentrait dans quelques minutes et elle restait sans force, comme terrassée par un mal que même son homme ne pourrait vaincre. Alors que je l’observais, je fis tomber un bibelot de l’armoire du couloir et elle tourna vivement le visage vers l’ouverture de la porte de sa chambre, apercevant mon regard.

 

« - Ezekiel…   Ezekiel… entre mon garçon… ordonna-t-elle d’une voix qui aurait pu être celle d’une femme mourante.

-         Qu’y a-t-il mère… ?  demandais-je avec un peu de crainte.

-         Je sais que tu t’inquiète… je ne devrais pas te parler de ça… je devrais plutôt faire face mais je n’y arriverais pas seule mon fils…

-         Seule… ?!  

-         Ton père… »

 

Elle avait les larmes aux yeux et n’osait pas dire ce qu’elle devait m’apprendre. Je ressentais alors une peur immense, je redoutais ce que ma mère allait finalement dire, je sentais une chaleur extrême dans mon dos ainsi que des picotements très désagréable qui m’affaiblissaient fortement. Mais quelque chose me faisait penser que ma mère devait se sentir encore plus mal que moi, je crois que l’ignorance est parfois plus facile à vivre que la conscience. Elle reprit sa respiration, j’entendis même son souffle emplir ses poumons et cheminer au travers de sa gorge pour être expédié dehors, dans cette chambre glaciale, malgré la chaleur étouffante que dégageait la cheminée. Le froid n’était pas dans l’air, mais dans les sentiments que nous éprouvions tout deux. Elle décida de finir ce qu’elle avait commencé à dire.

 

«  - Ezekiel… il faut que tu sache que ton père… ton père ne reviendra pas... disait-elle les yeux baissés.

    - Que… ?   quoi… ?! Que lui est il arrivé… ?    

    - Il ne reviendra pas…  il ne reviendra pas… répétait elle sans âme. »

Ecrit par Ezekiel, le Mardi 25 Novembre 2003, 16:49 dans la rubrique Journal d'Ezekiel Rosario.