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Journal du Vampire Ezekiel Rosario
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Cependant mes pensées se sont vite détournées du programme de demain pour s’intéresser à cette clef que je venais de trouver. Je décidais alors de jeter un œil dans le bureau pour essayer de trouver un élément intéressant, il faut dire que je m’amusais à l’époque de peu de chose, la vie ici n’étant en rien une aventure excitante.

J’arrivais dans le bureau et entrouvrais la porte grinçante assez légèrement pour qu’elle ne fasse pas un bruit qui pourrait trahir mes investigations nocturnes. Je me rappelais les livres d’enquête que j’avais lu, et me remémorais les us et coutumes des gens qui ont quelque chose à cacher, non pas que je soupçonnais mon père de dissimuler quelconque trésor, mais ma curiosité voulait vraiment trouver quelque chose. Et elle fut récompensée lorsque j’entendis un son creux sous mon pied. Je me hâtais de retirer le tapis qui recouvrait le sol et découvrais une trappe parmi les planches qui constituaient le parquet de la pièce. Je la soulevai pour apercevoir un vieux bouquin, une bouteille de Rhum à moitié vide et une boîte en fer pas plus grande qu’une boîte à biscuit. Je ne prêtais aucune importance au vieux livre et encore moins à la bouteille. Ce qui m’intéressait, j’en étais persuadé, était dans cette boîte. Je prenais alors le couteau que l’on m’avait offert à mes 12 ans et en glissa la lame dans l’ouverture rouillée de la boîte peinte aux couleurs d’une marque célèbre de cigare. Lorsque j’ouvris la boîte, je ressentis une grande déception. Une dizaine de cigares argentins étaient disposés en long dans la boîte, et rien d’autre. Je décidais alors de repartir me coucher sans avoir découvert de secret inavouable ou de richesse jalousement dissimulée. Et puis je ne sais pourquoi, je décidais d’examiner le livre de plus près. Je retournais le livre pour en voir le titre et m’aperçut qu’il était fermé par un petit cadenas fixé sur la tranche de l’ouvrage. Je compris que je venais de découvrir l’utilité de la clef et je la sortais de ma poche tout excité à l’idée de découvrir un texte de valeur, ou du moins qui méritait qu’on le cache à l’abri des indiscrétions. Une fois le petit son de grincement, et le cliquetis de la clef dans la serrure, je pus ouvrir le livre et découvrir son contenu. En haut de page trônait la mention « Comptes Parallèles ». Tout comme n’importe qui ayant pu tomber sur ce titre, je ne compris pas du tout de quoi j’étais le lecteur. C’est alors que j’entendis lourdement frapper à la porte d’entrée, en pleine nuit ce n’était pas du tout bon signe. Je pris avec moi le livre, replaça expressément le tapis comme il était avant et courus à ma chambre pour faire illusion d’y dormir paisiblement. Une fois couché, j’entendis ma mère ouvrir la porte et discuter d’une voix cassée, presque bouleversée. Mais pourquoi… ? Quel était le message que ma mère venait de recevoir au seuil de sa porte… ? Je me levais alors pour savoir, et prenais l’air d’être tout juste sortis d’un lourd sommeil pour ne pas dévoiler mes secrètes investigations. Alors que j’arrivais en bas de l’escalier qui menait aux chambres, j’aperçus ma mère accoudée à la table de chênes du salon, écoutant comme si sa vie en dépendait les paroles de l’homme assis face à elle. Le costume taillé d’une grande précision que portait l’homme contrastait avec la robe de chambre vieillie de ma mère, mais ce qui créait réellement un fossé entre les deux interlocuteurs, c’était l’expression de leurs visages. Ma mère semblait terrifiée par ce qu’elle entendait alors que l’homme dégageait un calme surprenant. J’entrais alors dans le salon et m’approchais de la table.

 

« - Bonsoir Monsieur... lançais-je poliment à l’inconnu.

   - Bonsoir jeune homme… répondit il calmement.

   - Mère… ? Quelque chose vous tourmente-t-il… ? demandais-je avec une grande naïveté.

   - Retourne te coucher mon fils… retourne te coucher…   fit elle avec une fatigue surhumaine dans la voix »

 

Je lui fis signe de la tête et obéissais à sa demande. Je remontais l’escalier me demandant ce qui se passait de si pénible pour mettre ma mère dans cet état, et j’allais me coucher la tête débordant de questions et d’inquiétudes.  

Ecrit par Ezekiel, le Mardi 25 Novembre 2003, 16:46 dans la rubrique Journal d'Ezekiel Rosario.