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--> Chapitre 2 page 3...

« - Laisse moi te lire ceci…   « Comment être certain que je suis bien le fils de mes parents… rien ne le prouve… ils sont tout deux si différents de moi… J’ai parfois ce sentiment dérangeant de ne pas me sentir de la même famille… »   j’ai beaucoup aimé ce passage… Ecoute ce que j’ai écris en 1487 : « Je ne trouve les mots… mais la pensée est claire… je ne sent pas le même sang couler dans mes veines et celles de mes géniteurs… d’ailleurs m’ont ils conçus ou simplement recueilli… ? »   …ne trouves tu pas cela amusant Ezekiel… ?

- Je crois simplement sans vouloir vous vexer que beaucoup de jeunes hommes ont eus cette pensée…

- Tu ne m’as pas vexé… poursuivons…  « 29 Juin 1787 Garca : Je commence à douter de Dieu… je ne veux pas dire par là que je ne crois plus en lui, mais simplement que je n’arrive pas à comprendre certaines décisions que prend Dieu… Aujourd’hui ma voisine est morte. Elle avait à peine huit ans et elle est morte d’une infection tragique. A l’enterrement ils ont dit que Dieu lui réservait des projets plus importants au Paradis. Je veux savoir quel genre de projet justifie la mort d’une enfant… »   C’est toi qui as écris ça n’est-ce pas… ?   Voilà ce que j’ai écris le 27 Juin 1487 : « Je voudrais comprendre… ma cousine est morte hier… elle était du même âge que le mien, nous avons joué ensemble durant notre enfance… Moi je peux parler de cela, l’écrire. Mais ma cousine ne le peut plus, elle est morte. Pourquoi Dieu autorise de telles choses au sein de son royaume… ?   est-il possible qu’il fasse de méchantes choses… ?   Je doute désormais de sa parole… j’ai besoin de comprendre, de réfléchir… »

- C’est vrai qu’il y a des similitudes, mais…

- Il n’y a pas de « mais »… !   Des passages comme ceux-ci, il y en a plus d’une trentaine rien que dans ces deux carnets… Je vois qui j’étais en toi… Je peux t’éviter mes erreurs, je peux t’éviter le temps que j’ai perdu… Penses à tout ce que tu pourras accomplir… »

 

C’est à ce moment que mes forces se firent encore plus rare, je sombrais dans une sorte de vertige. Je voulais que tout s’arrête. Désarmé face au bourreau, tout ce qu’on demande est qu’il fasse ça vite non… ? Je pensais du mieux que je pouvais à ma conversation avec Mercutio, et l’issue me parut simple et claire : je voulais vivre. Je voulais continuer de fouler cette terre et accomplir nombre de projets dessus. J’allais laisser Mercutio me transmettre son héritage, un héritage comme celui que mon père n’a même jamais songé à me faire bénéficier. Je ne savais pas quoi penser de Mercutio, mais je savais une chose. Lui seul me témoignait désormais de l’intérêt, et il me proposait une vie meilleure. Je compris à cet instant que Mercutio était bien plus qu’une connaissance surnaturelle. Il était devenu l’homme qui allait m’offrir tout de lui. Je venais de perdre ma famille en quelques jours et Mercutio se présenta en père. C’était habile de sa part. Il me tutoyait, je le vouvoyais, il m’offrait mes repas, m’apprenait à intégrer la société pour en obtenir ce que je voulais, me faisait sentir la valeur que j’avais pour lui et les autres. Mercutio était devenu mon père, il était temps de devenir un bon fils… Je le regardais et hochais la tête pour lui faire parvenir mon accord. Il s’approcha de moi, sortit une lame de rasoir et la fit glisser sur la peau blanche et froide de sa gorge. J’étais terrifié de voir cela. Je croyais être prêt mais je ne l’étais pas. Voir ce geste d’automutilation, voir ce sang couler de sa gorge le long de sa peau. C’était difficilement supportable. Il prit un verre de vin qu’il vida sur la moquette. Le vin qui imprégnait lentement la moquette me rappela le sang qui gorgeait la robe de ma mère. Je voyais les choses de plus en plus troubles, je mourrais. Je ne sentais presque plus la douleur et glissais lentement dans un bain chaud d’indifférence rassurante et fermais mes sens, ou plutôt les regardais s’éteindre avec impuissance… A ce moment là, je ne souffrais plus. Mercutio fit couler son sang dans le verre, et me le présenta en m’expliquant que je devais le boire pour que ma renaissance fonctionne. Je saisis le verre, jetais un dernier regard à Mercutio et vidais le verre d’un trait…  

Ecrit par Kentin Newborn, le Mardi 9 Mars 2004, 14:13 dans la rubrique Journal d'Ezekiel Rosario.

Commentaires :

Songe
Songe
11-03-04 à 03:46

Messire Rosario,

 

C'est une heure bien tardive qui me voit mettre fin aux intéressantes lectures de votre récit auquel il me serait bien difficile d'apposer une remarque de fond sinon en vous livrant mes sentiments au fur et à mesure ...

En ce qui concerne la forme je dois dire que vous maniez habilement la langue de molière, que votre verbe s'articule avec aisance si on excepte quelques simplifications de style qui rendent parfois le récit anachronique. Vous donnez une habile mesure de l'action et de la description qui épargne des longueurs et rend le récit vivant. Maintenant je serais réellement curieux de découvrir les annexes aux récits qui garniront vos carnets. En effet, des réflexions de caractère peut-être plus métaphysique ou technique concernant vos états d'âmes ou des descriptions historiques replaçant le contexte seraient un bonus fort heureux je pense ... (ceci n'étant bien évidemment que mon avis personnel et n'engage que moi). Si vous comptez produire une version plus définitive de votre récit, je ne saurais que vous conseiller l'étoffement de certains passages peut-être un peu rapides (la relation entre Mercutio et vous-mêmes a du connaître d'autres situations anecdotiques où les discussions entre vous auraient pourvu à vous rapprocher); notament je constate que le récit, c'est normal me direz-vous, est très recentré sur vous et que votre environnement est décrit davantage en gros plan que par rapport au paysage de vos aventures.

Mais je veux vous laisser poursuivre avant de me livrer à davantage d'analyses ... votre plume brosse des scènes intéressantes, j'ai pu relever quelques clins d'oeils ou réflexions séduisants et pertinents.

En vous souhaitant bonne continuation ...

Bien à vous

Songe

 

 


 
Ezekiel
Ezekiel
11-03-04 à 10:37

Re:

Cher Songe...

Voilà le commentaire "type" que j'attendais... celui qui dit ce que vous avez aimé, celui qui dit ce que vous n'avez pas compris, celui qui dit ce que vous attendez ou esperez...

Je vais désormais corriger un peu mon écriture dans le sens que vous me proposez parce que j'ai la conviction que c'est une bonne direction...

Mais vous le dites fort justement, vous attendez de voir la suite et faites moi confiance pour la fournir...

Bien à vous cher lecteur...

Ezekiel Rosario... 


 
Songe
Songe
16-04-04 à 00:27

Re: Re:

Messire Ezekiel

C'est de ce pas que je me dirige vers la suite pour l'estimer à l'aune des remarques faites auparavant